(Allah-mandi), épisode 3
-Si c’est pour toutes ces raisons que vous voudriez me répudier, je vous attendrai ici jusqu’à votre retour. Rappelez-vous que tout s’effectue sur cette terre à la volonté du Tout Puissant. Si la lapidation est prescrite dans mon destin, même à votre présence, je le serais, rassura Allah-Mandi.
La police judiciaire de la ville ordonna à l’homme de partir à son voyage saint suite au consentement de sa femme.
Son beau frère est allé accompagner son mari pour un séjour de deux à trois mois.
À son retour et ayant pris conscience du long séjour de quatorze (14) ans qu’a entrepris le grand frère , il éprouva son amour pour Allah-Mandi.
-Ma belle sœur, ton mari me chargea de te dire qu’il est parti pour un voyage sans retour au pèlerinage à la Mecque et qu’il avait eu honte de te le dire avant son départ. Il m’a autorisé de te prendre en héritage, tu peux dores-et-déjà déménager dans ma chambre sans aucun problème, opina le beau frère.
-Hee ton frère t’a trahi. Il devait le dire devant nous trois avant son départ, n’est-ce pas ? Il y a bien sûr une convention inviolable et sacrée qui nous lie. Tout ce que peut faire une femme pour son mari je te le ferais à savoir préparer pour toi, te donner de l’eau au degré constant pour te laver, laver tes habits mais le lit conjugal, ça jamais. J’userai de toutes mes forces pour que tu n’aies manque de rien. Après les quinze années promises s’il ne revient toujours pas, je me remarierai à toi, suggéra Allah-Mandi à son beau frère.
Elle fut une femme de foyer soumise, discrète et respectueuse. L’homme a passé quarante jours à supplier la femme de son grand, elle n’a pas accepté. Furieux, il s’en alla chercher quatre autres camarades pour soigner son appétit.
-Mes chers camarades d’âge, n’avons-nous pas grandi ensemble dans ce village sous le même toit ? La camaraderie, c’est la complicité en miniature. Donc, j’ai besoin de votre soutien pour avoir la femme de mon grand frère qui me refuse le lit. Une très belle créature qui n’est ni borgne encore moins unijambiste, voire enceinte, et qui me refuse ?imaginez-vous à ma place ! Introduisit le beau frère.
-Très honnêtement, je n’ai manque de rien mais ce qu’elle me refuse est encore pire. Je voudrais me rendre à la police judiciaire pour lui coller un « mensonge d’infidélité » et pour cela il me faut quatre témoins, confia-t-il à ses camarades.
Ces quatre autres camarades jouèrent à la même trompète, « tu as pris trop de temps pour faire ça, cette femme est méchante » dirent-ils.
Si l’on entend parler que l’enfer sera rempli demain, c’est de là il est question. Séridjougou (selon Mon Inventaire des particularités lexicales signifie le faux témoin, témoigner un fait ou une situation dont on ne maitrise pas assez ou l’on ignore totalement).
Le beau frère se recueillit chez le chef du village le lendemain matin au zéphyr pour mettre en œuvre son coup démonique :
-Cher papa, j’ai surpris la femme de mon grand frère hier soir tard dans la nuit avec un autre homme. Vous voici, la raison de la visite de ce matin ! déclara le beau frère au chef du village.
-Euh mon fils ! S’étonna le chef du village.
-Oui, rassura le beau frère.
-Rappelle-toi que le mensonge est détesté et est détestable pour tous les hommes dignes, conseilla le chef du village.
-J’ai des témoins oculaire , rassura le beau frère.
A vendredi prochain !
Historien du Journal
Le Coup, le 11 décembre 2020