Allah-Mandi, épisode 9

Allah-Mandi, épisode 9

Allah-Mandi, épisode 9

Allah-Mandi prise d’une paralysie musculaire, la sœur biologique à Saran en train de trépasser dans le sang, sous son regard impuissant et sans recours. Vivait-elle l’un de ses pires moments. Ce moment qui arrive à tout être humain, voire une seule fois dans la vie d’où on ne sait à qui se confier. Quand on rentre dans la chambre, on a hâte d’y quitter. Et vice-versa. Sachant bien qu’elles, les difficultés vont de pair avec la vie, Allah-Mandi ne faisait pas d’exception :

-Mon amie en Dieu, la vérité vraie a éclaté au grand jour. Ta sœur qui te servait d’espion dans cette affaire humiliante d’adultère a été tué par ton époux et cette dame sorcière. Vas voir ta sœur agonisante dans le sang. Que des monstres, sont-ils !...le lui dit-elle avec des larmes chaudes et plus de précisions.

Saran s’en alla voir le corps de sa sœur avant de se confier à la Police judiciaire.

L’amie à Saran était cet individu fait, uniquement, pour la tératologie : l’étude des comportements monstrueux des êtres humains. Elle était capable de faire couler des larmes chaudes, aux rires gras puis à la prostration. De par sa faute, Allah-Mandi vivait cet enfer terrestre au double.

La police judiciaire lui réclama des témoins. Après vérification, il a avait été rapporté que la jeune fille avait été fraichement égorgée. L’amie à Saran était témoin. Après analyse approfondie et de recueillements d’informations ça et là, les membres qui composaient la Police judiciaire furent unanimes de lapider le jeune homme d’affaire et Allah-Mandi concomitamment pour « adultère et assassinat ou complicité d’assassinat ».

Ils furent tous les deux attachés par des cordes et amenés dans la demeure du chef du village. À l’heure de la sentence, Saran suggéra afin qu’on pût épargner son mari et exécuter Allah-Mandi, seule :

-Madame, nous ne sommes pas là pour réjouir le cœur de quelqu’un. Tout commencera par ton mari puis son amante, dit le Chef de la Police judiciaire.

-Dans ce cas, mettons fin à cette histoire de lapidation.

La deuxième solution que vous propose-je-est que vous chassiez Allah-Mandi du village et laisser mon mari rentré à la maison, tonna Saran. Tel avait été le cas : sa chasse du village.

En ce début de matinée, le jeune commerçant l’accompagna jusqu’à la sortie du village et elle lui dit :

-Arête-toi ici. Je m’en vais pour une destination inconnue. Au cas où mon mari reviendra de son voyage saint, fais lui par que c’est par ce chemin d’extrême Est que suis-je allée…sanglota Allah-Mandi.

Tout ce mal arrive à cette pauvre dame pour cause de sa fidélité à son mari, son honnêteté au serment prêté devant Dieu et devant les hommes, sa bienfaisance vis-à-vis des autres, sa franchise et sa sincérité. À vrai dire, victime d’une époque où la lâcheté et le sans vergogne des Hommes fleurissaient comme une plante inutile, où des hommes cupides, dépravés et indiscrets ne pouvaient s’enfermer chez eux et ignorer le sort du voisin mais aussi où la sincérité devint le péché d’où la disparition de la foi en Dieu cédant la place à la haine et à la méchanceté gratuite. La loi du talon. L’honnête homme vit et meurt condamné dans un silence accru sans recours. Pire, oublié par le grand public…

A vendredi prochain !

Historien du Journal !

Le Coup, le 11 juin 2021