ÉDITO :
Boubou Cissé nos enfants veulent étudier !
Des faits qui se relèvent à quelques jours où les enfants ont bloqué l'accès du Pont Fahd de Bamako, avec un seul slogan "On veut étudier". C'est triste de voir l'insouciance grimper au haut niveau de nos gouvernants en passant par les politiques et en concluant par les parents d'élèves, face à l'éducation de leurs enfants. L'éducation qui est pilier et facteur déterminant de tout, face à ce monde qui va à l'envers de nos jours. Pourrait-on dire que les enfants se sont estimés sans recours après le silence accru des parents d'élèves ? On pourrait constater que depuis les grèves intempestives de l'année dernière jusqu'à cette année les parents d'élèves ne disent mots comme s'ils sont condamnés au silence. Après une année écoulée avec un tiers du programme d'études fait par les enfants, vient s'ajouter d'autres grèves encore paralysant ainsi les milieux scolaires. À l'école, les enfants sont démotivés par le fait des interruptions des cours magistraux. Ils sont ainsi sans secours et sont laissés pour compte, avec leur sortie précédente ils ont donné un signal fort à tous les acteurs scolaires sans exception. Ajoutons que les enseignants luttent aussi pour l'amélioration des matérielles didactiques qui sont de véritables problèmes dans le milieux scolaire.Quant aux politiques, ils restent sans mots et attendent à ce que la grève prenne en otage la quasi totalité de l'année scolaire des enfants des écoles publiques pour rejoindre le train de dénonciation, c'est triste. Le gouvernement fait toujours oreilles durs en s’adonnant aux futilités comme si l'éducation serait une machine à destruction massive du pays. Lors de la sortie des enfants, au lieu de chercher une solution au problème posé, certains déplaça le problème avec une interprétation en leur faveur pour flouer l'opinion nationale en la dressant contre les enseignants et comme si les enseignants sont de mauvaises fois qui n'ont pas la vocation de leur métier. Or le lien qui existe entre les enseignants et leurs élèves équivaut à ce qui existe entre la psychologie et la pédagogie qui sont deux disciplines intimement liées. Ce premier coup de tonnerre de la part des élèves fut un signal fort dont le gouvernement devrait tirer des leçons. Boubou Cissé et son Gouvernement oublient vite que c'est d'ailleurs grâce à ces enseignants qu'ils ont acquis leurs fauteuils de ministres, dans ce cas ils ne doivent non plus oublier la promesse tenue. Le Gouvernement doit prendre toute sa responsabilité afin de tenir sa promesse qu'il avait lui-même donnée, et que cette application ne devienne caduque.Encore une fois de plus pour la sortie récente des enfants, les défenseurs aveugles du Gouvernement cherchent une main cachée derrière ses enfants pourtant ces derniers en ont marre et ils ont pris leur responsabilité en main face à l'insouciance et la cupidité de l'AEEM ( Association des Élèves et Étudiants du Mali ) qui pense davantage au quotidien de certains de ses membres qu'à celui de leurs petits frères qui ont perdu à peu près un mois d'études irrécupérables. Le Gouvernement ne veut pas céder et les enseignants non plus, du coup on se retrouve dans une République où les enfants n’ont plus droit à l’éducation et celà est une arme de destruction massive de l’avenir. Nos autorités doivent avoir la conscience qu'une génération vit de la mort d'une autre, alors, ils ne doivent pas neutraliser les activités scolaires pour prévoir l’anarchisme dans le futur. En dehors de tout ça, cette sortie brusque des enfants devrait servir de leçons à toutes et à tous, car ils se sont jetés sur la voix publique au prix de leur vie dans une circulation dense et risquée. Au-delà de ce qu'on voit, les cœurs de ces enfants saignent au fond, que les parents ne sachent faire rien d'autre, ils peuvent en tout cas accompagner leurs enfants qui font leur combat.
Kemoko Diabate
Journal Le Coup