« Oudjeli-Makan », Episode 1
La présente histoire parle d’une femme de foyer soumise et respectueuse qui a su tenir les coups hauts et bas du foyer. Quand une femme supporte des tels coups, d’après la tradition, même si elle se limite à un seul garçon, le monde entier parlera de lui. Selon elle, la tradition, l’homme n’est que ce qu’est sa mère et n’a que ce que possède sa mère. Lorsqu’une femme coupe la tête de son mari et la met dans une marmite à bouillir, quand elle rouvre, elle ne verra autre que la tête de son fils. À vrai, quand une femme patiente, elle mettra au monde un baobab, un lion qui discutera le commandement de la forêt. Les marabouts vont loin, « le Dieu en miniature pour une femme est son époux ».
Kémo-Badra, était un polygame. Il avait trois épouses. La première se nommait Nan-Kolokan, la seconde Koria et la dernière et la plus jeune s’appelait Djénè.
Le désamour de Badra, son mépris vis-à-vis de sa première épouse qui, l’a pourtant soutenu quand tout n’était pas rose, étaient de renom. Tant de mépris, motivé par sa soumission qui lui semblait de trop. Un type masochiste. Jour comme nuit, Nan-Kolokan était à la merci des grossièretés, des travaux de ménage sans fin.
La plus jeune de ses épouses, Djénè se profita du mépris de leur commun mari à l’égard de sa coépouse pour mener ses querelles de jalousie. Peu à peu, elle s’imposa et parvint à faire obstacle à toute relation maritale entre leur mari et sa première épouse. S’il le fallait, cette dernière devait se cacher comme l’anus d’une fourmi.
« Mère, mère !
L’indifférence m’a fait détester
La vie.
Est-elle devenue
Une cicatrice.
Mes repas, ne sont plus consommables,
Le-disent-ils.
Mon sourire
Mes démarches font l’objet de colère
Pour certains
D’injures pour d’autres.
Trouvez-moi un remède
Mère », chantait à l’accoutumée Nan-Kolokan.
A vendredi prochain !...
Historien du Journal
Le Coup, le 15 octobre 2021