À la rencontre de Kanaida Ag MATTA, Président du Collectif des Sortants des IFMs !
Le Coup : Bonjour M. Kanaida Ag MATTA, à titre de rappel, vous êtes le Président et non moins co-fondateur du Collectif des Sortants des Instituts de Formation de Maitres. Merci de nous accorder cette interview. Rappelez-nous les causes de la création de ce Collectif et la raison de votre présence de ce matin 02 avril 2021 aux alentours du Ministère de l’Education ?
PR Ag KANAIDA : Malheureusement, les autorités ont envoyé les forces de l’ordre formé un blocus autour du Ministère de l’Administration territoriale et celui de l’Education pour empêcher la tenue de notre sit-in. Raison pour laquelle nous n’avons pas pu avoir à les accéder. Nonobstant, l’essentiel est qu’ils sachent que nous sommes là et déterminés plus que jamais. Les raisons de notre sit-in est qu’en 2020 il n y a pas eu de concours alors qu’il y a plus de trois mille six cent (3600) jeunes sortants des Instituts de Formations de Maitres,
Le Coup : Votre message a pu passer et quelles sont les propositions faites par les autorités ? Si non ? Pourquoi ?
PR Ag KANAIDA : les autorités n’ont pas fait de propositions. Par contre, c’est nous qui leur avons soumis des propositions. Le seul mot qui revient de leur part est que l’Etat n’a pas de moyens or les moyens de tout Etat sont ses ressources humaines. Aussi, leur train de vie ne diminue pas, des véhicules étatiques sont utilisés pour des fins personnelles, des nominations tout ça est aberrant.
Le coup : peut-on vraiment satisfaire votre cahier de charges ? PR Ag KANAIDA : Il est évident que l’Etat puisse satisfaire notre cahier de charges. Il lui suffit juste de le prendre et voir les propositions que nous avons faites. Et le problème sera résolu. Le coup : quelle est la position actuelle et la nouvelle stratégie du Collectif pour mener cette juste et noble lutte à bon port ?
PR Ag KANAIDA : Nous voulons changer de stratégies. Pour ce faire, il nous faut un siège à Bamako, un bureau bien équipé car, c’est l’heure de numérique. Et chaque commune ou cellule doit avoir ses matériels informatiques pour une large diffusion des informations concernant le Collectif. Nous cherchons des partenaires financiers pour la concrétisation de ce projet. Notre position actuelle est le maintien de manifestation de notre mécontentement face à cette sinistre situation et la dénoncer par tous les moyens légaux (médias, réseaux sociaux, sit-in…)
Le coup : l’attitude de vos camarades face à cette situation?
PR Ag KANAIDA : les sortants des IFMs souffrent et sont le plus souvent démoralisés face à l’inaction de l’Etat. Ils se sentent tristement abandonnés, négligés et laissés pour compte, après avoir passé deux ans pour certains et quatre ans pour d’autres, à l’IFM, continuent à siroter le thé dans nos quartier. Ce qui est triste à voir et inquiétant. Certains ont même dépassé l’âge de faire le concours.
Le Coup : quel est l’impact de la non-satisfaction de vos doléances sur les rapports sociaux ?
PR Ag KANAIDA : il n’est pas sans effet sur les rapports sociaux. Pourquoi des jeunes gens s’en vont enrôler dans le terrorisme, empruntent le chemin du désert et de l’océan ? Une des réponses n’est pas le désespoir ? Des milliers d’enseignants sont formés chaque année et abandonnés plus tard comme s’il n y pas de crise d’enseignants dans le milieu scolaire.
Le Coup : avez-vous besoin de soutiens ? Si oui ? Lesquels ? PR Ag KANAIDA : Nous avons besoin de soutiens moraux , matériels car nous sommes tous en chômage. Nous n’exerçons aucun métier stable qui puisse nous permettre de mener cette lutte comme tant souhaité. Il faut rappeler que nous sommes une association apolitique.
Le Coup : quel appel ?
PR Ag KANAIDA : Mon appel est que nos autorités prennent toute leur responsabilité pour notre avenir. Le rang des ennemis de la paix se solidifie du jour au lendemain, pourquoi personne ne se pose la question du pourquoi ? Pour certains c’est le fruit de l’extrême pauvreté, du chômage et tant d’autres raison non citées. Je demande aussi à nos camarades de rester optimistes. La Rédaction du Journal !
Le Coup, le 23 avril 2021