Allah-Mandi, épisode 8

Allah-Mandi, épisode 8

Allah-Mandi, épisode 8

Lorsqu’Allah-Mandi en avait assez des va-et-vient incessants du chasseur, elle remit tout bonnement le tas de viande que lui-avait-il été remise :

- Cher généreux père, prenez votre offre avant qu’elle ne pourrisse dans ma main. Je suis nouvelle dans ce village et je ne connais personne ici. Je ne l’ai pas prise par plaisir, vous m’excusez pour cela. Que le Très Haut vous récompense pour votre bonne foi ! S’excusa-t-elle en ces termes, s’adressant au chasseur.

Le chasseur était tombé sur le champ de l’amour les armes à la main sous l’éclatante clarté de sa beauté. Il ne pouvait plus se ressaisir. Aussitôt, il s’en alla griller lui-même la viande pour elle et revint sur le même lieu :

- Mon père, pourquoi êtes-vous si déterminé. Je ne veux pas de ta viande, je suis nouvelle dans ce village. Que voulez-vous de moi au juste ? Dit-elle, estomaquée.

-Tu la refuses car tu sais que je suis épris de toi. Et si jamais tu me refuses le lit ce soir, je te tuerai. Sois sûre ! Menaça-t-il en lui montrant son couteau à double tranchant.

Allah-Mandi, angoissée et désespérées, le chasseur se retourna dans le village pour rendre son couteau encore deux fois plus lisse tout le reste de la journée. Seule dans cette situation sans défense ni proches parents, elle ne cessait de se lamenter.

Le jour suivant, tôt le matin, quand l’air frais venait, fuyait, revenait, caressait, l’amie à Saran revint s’enquérir de la nouvelle de celle qu’elle accusa d’adultère :

- Et l’autre là, je ne la vois plus il y a quelques jours. Où-est-elle passée ? Demanda-t-elle.

- J’allais même oublier de te le dire. Tout ce que tu m’as dit l’autre jour est vachement vrai, dit Saran avant de continuer, j’ai porté ladite affaire devant la police judiciaire, il a été accusé à tort et la dame a été chassée de la belle manière de fait. J’ai appris depuis plusieurs sources qu’elle sera lapidée d’un moment à l’autre.

- Est-elle toujours présente ici ? Questionna son amie.

- Oui mais depuis presque quatre jours, elle est seule là-bas, on lui envoie son plat chaque jour avant son heure, ajouta Saran.

- Est-elle seule là-bas ?

- Oui.

- Mais toi aussi, tu as donné une nouvelle chance à ton mari. C’est ce que ne devrais-tu guère accepté. C’est indiscutablement inacceptable qu’elle soit seule ! lui-dit son amie, avec assurance.

- C’est-à-dire ?

- Tu sais ce que ça veut dire !...dis-moi, ton mari revient à la maison tôt ?...

-…Non. - Surement, ton mari passe s’accoupler chez elle d’abord avant de rentrer. Ce que je te propose de solutions est que tu envoies ta sœur auprès d’elle et qu’elle te rapporte tout quotidiennement. Vous êtes liées par le sang. Elle ne te trahira jamais.

Lorsque le commerçant est revenu à son domicile, Saran lui confia sa jeune sœur d’une quinzaine d’années et dit :

- Voilà ma sœur, elle peut rester auprès d’Allah-Mandi pour un moment pour briser la nostalgie qui la mine depuis quelques jours. Avant tout, je t’ordonne de faire tout pour bien aménager ledit lieu, suggéra Saran à son mari. Une décision que le commerçant estima murement réfléchie et s’exécuta.

En plein cœur de nuit, pendant que la belle sœur du commerçant et Allah-Mandi étaient toutes les deux couvertes par le même drap multicolore, dans un sommeil très profond et dont leurs ronflements faisaient échos, le chasseur signa son entrée dans la chambre car la porte n’était pas assez musclée. C’était un « Karata », un terme malinké, (selon Mon Inventaire des particularités lexicales, c’est un type de fermeture de porte conçue à partir des bambous ou de certains types de pailles, moins résistante et il vous suffit juste de la déplacer vers le côté gauche ou droite pour franchir le seuil de la maison. Elles sont fréquentes dans de nombreux hameaux en Afrique de l’Ouest, très peu connues par les habitants des grandes villes).

Ainsi dubitatif, il ne savait plus si c’était sa cible celle par devant ou par derrière. Il s’était fait à l’idée que c’était Allah-Mandi celle devant et l’avait enfoncée son couteau avant de prendre la tangente instantanément. Illico, le sang commença peu à peu par arroser Allah-Mandi qui dormait toujours. Quand ses habits avaient commencé par être mouillés, elle grata son visage puis se leva avec stupeur, en joignant ses deux mains et dit « il n’y a point de dieu que Dieu ! Le mensonge s’est érigé en vérité encore ! Celle qui est venue chez moi juste pour quelques nuits est allongée dans le sang », s’écria-t-elle. Elle pleura pour une première fois, de toutes ses larmes et de toutes ses forces.

L’amie à Saran, entrain de guetter le coin si le commerçant était réellement là, vint lui trouver en cet état. Elle fit comme si la jeune fille était sa sœur biologique, courut vite en se rendant chez Saran et dit :

-Mon amie en Dieu, la vérité a éclaté au grand jour…

A vendredi prochain !

Historien Du Journal !

Le Coup, le 23 avril 2021