Allah-Mandi, épisode 7

Allah-Mandi, épisode 7

Allah-Mandi, épisode 7

Pendant qu’elle, Allah-Mandi, était encore au marché pour l’achat des condiments, l’amie à Saran lui fit croire que son mari sortait avec elle en catimini. À son retour, elle prépara comme à l’accoutumée sous les pluies d’injures graves de Saran. Elle parlait seule et faisait des va-et-vient inutiles comme les femmes jalouses savent si bien le faire jusqu’à l’heure du repas, Allah-Mandi n’avait rien compris de cette nouvelle façon d’être de ce qu’elle prenait pour sa belle-mère :

- Je n’ai pas faim, avait-elle répondit sèchement lorsqu’Allah-Mandi avait déposé le plat.

Vu le refus de Saran à partager le plat, avait-elle aussi refusé de manger jusqu’au soir.

À quelques heures du coucher du soleil, elles étaient toutes là assises accotés :

- Puis-je mettre de l’eau à feu pour ton mari ? je sais qu’il sera bientôt parmi nous, demanda Allah-Mandi.

- Il n’est pas le mari à moi seule, dis tout simplement notre mari, répondit Saran, avec certitude.

L’oiseau de mauvais augure était passé par là, (l’amie à Saran). Elle avait tout détruit avec sa langue, brisé l’espoir de Allah-Mandi, qui était ainsi devenue un oiseau qui ne savait plus où se poser. Juste pour la détruire pour le simple plaisir.

Allah-Mandi s’installa sous le toit d’une case et penser à sa famille biologique puis à celle de son mari et au goût sucré et amer de l’aventure. Elle savait tout de même qu’une douloureuse circonstance allait se présenter à elle une énième fois. Au même moment, Saran proliféra des grossièretés et des menaces à porter l’affaire devant la police judiciaire. Aussitôt, son mari revint et lui demanda de lui servir de l’eau :

-Dis à ta nouvelle mariée de te servir, répondit Saran, fièrement en s’adressant à son mari.

- Mais, dis-moi qu’est-ce qui t’emballe ?...dit le commerçant, étonné !

- Donc, tu me prends pour une idiote ?... je ne mange pas dans mon cerveau, je ne bois pas dans mes narines. Dis-toi que je t’ai découvert. Tu me présentes ton amante au nom de l’épouse d’une de tes connaissances ou je ne sais quoi ! Ce qui est sûr, seule la police judiciaire pourra nous séparer. Toi tu n’es qu’un sale fourbe, dit Saran assurément.

Saran s’en alla se plaindre devant la police judiciaire. Son mari n’ayant pas de témoins avait été jugé à tort. Il lui avait été ordonné d’expulser Allah-Mandi de la maison. Le commerçant lui chercha une case inhabitée à la sortie du village et lui rassura de mourir à ses cotés pour honorer l’engagement pris avec le Très Haut :

-Je t’amène ici, pas pour t’abandonner. Je ne violerai jamais le serment prêté devant Dieu. Rassure-toi que je suis prêt à mourir pour Dieu et pour toi s’il le faut.

Elle passa trois jours et trois nuits, exposée aux insectes et à la fraicheur dans cette case insalubre comme l’avait été ordonné par la police judiciaire avant sa lapidation.

Dans cette situation lamentable, dans la soirée de la troisième journée, un chasseur vint la trouver. Elle était une femme belle au teint clair, son nez comme l’extrémité du sexe d’un gamin, elle se tenait droite avec une démarche naturelle, des cheveux lisses et longues allongées jusqu’aux sièges. Une « Etoile » dont tous les hommes du village rêvaient la voir sous leurs moustiquaires.

Le chasseur lui donna une bonne partie de la viande du gibier afin qu’elle fasse une grillade pour ne pas mourir de faim. Pour elle, c’était un acte de générosité :

-Madame ou mademoiselle, prends ce tas de viande, c’est moi qui te l’ai donné. Comme tu es belle !...lança-t-il en guise de compliments.

-Que le Plus Grand Savant te récompense ! Avait-elle répondit, joyeuse !

-Je m’en vais et je reviens, ajouta le chasseur.

Le doute gagna son cœur une énième fois sur la bonne foi du chasseur. En espace d’une heure, le chasseur fit sept fois en aller-et-retour juste pour s’enquérir de son état de santé. À sa septième fois, Allah-Mandi, agacée, sidérée et en pétard…

A vendredi prochain !

Historien du Journal

Le Coup, le 02 avril 2021