Ibrahim Boiny Adiawiakoye s’exprime suite à l’incident dont le siège du Collectif Tombouctou Réclame ses Droits ( CTRD) a été victime !

Ibrahim Boiny Adiawiakoye s’exprime suite à l’incident dont le siège du Collectif Tombouctou Réclame ses Droits ( CTRD) a été victime !

Ibrahim Boiny Adiawiakoye s’exprime suite à l’incident dont le siège du Collectif Tombouctou Réclame ses Droits ( CTRD) a été victime !
Suite à une interview accordée au journal hebdomadaire le Coup, le Président du Collectif Tombouctou Réclame ses Droits dénonce l’incident qui s’est déroulé à Tombouctou le Samedi dernier, une attaque armée qui visait le siège dudit collectif. Des individus armés non identifiés se sont attaqués au siège du CTRD à l’absence des jeunes qui fréquentent le lieu quotidiennement. Le collectif a vivement condamné cet acte barbare.
LE COUP : merci de nous avoir accordés cette interview ! Aujourd’hui, vous êtes présent à la place du jardin cinquantenaire en compagnie de votre porte-parole pour une émission hebdomadaire qui se passe sur une radio à Tombouctou. En dehors de cela, suite aux évènements dont le siège du CTRD a été victime, quelles sont les leçons à tirer ? Quels peuvent être les motifs de cet incident ? Qu’avez-vous à lancer à l’endroit des autorités maliennes comme message afin qu’elles prennent toutes leurs responsabilités en face aux évènements qui se déroulent à Tombouctou ? Que vous reste de message à l’endroit de la population malienne ?
Pr. Ibrahim Boiny Adiawiakoye : par rapport aux évènements du Samedi soir qui étaient à déplorer et fut le motif d’écourter mon voyage sur Guinée Conakry, le plus regrettable dans cette affaire est que les gens sont payés pour attaquer le siège du CTRD, ce qui est extrement aberrant. Ces personnes-là se permettent de nous attaquer et vont nous faire la guerre de communication en nous situant la culpabilité, c’est dommage ! Ce qui s’est passé est une suite de différentes attaques contre le collectif, parce que la dernière fois on a utilisé les forces armées de sécurité du Mali pour réprimer la seule organisation qui défend les intérêts du Mali dans la région. Si aujourd’hui, on continue à parler de la République du Mali dans la région de Tombouctou c’est grâce au collectif. Allez-y voir le drapeau du Mali au gouvernorat de Tombouctou, à la Mairie, au
Commissariat de police de Tombouctou, on ne peut même pas les regarder tellement qu’ils sont délabrés et ceci ne dérange personne. Allez-y voir les structures administratives dans la ville de Tombouctou et dans la région où est-ce que vous pouvez voir le symbole de l’Etat ?parce que certains sous-préfets et prefets ont peur d’arborer ce symbole. La seule organisation qui œuvre pleinement pour la restauration du Mali dans le cœur des populations de la région c’est cette organisation qu’on attaque, juste, parce que c’est elle qui réagit face aux situations déplorables soit à travers des communiqués ou à travers des manifestations. Le problème est que les gens sont habitués à des manifestations sans suite, c’est-à-dire : ils sortent, marchent, lisent leurs déclarations et puis rentrent chez eux. Lorsqu’il y avait eu l’enlèvement d’un véhicule dans la ville de Tombouctou, nous nous sommes dits attention, l’insécurité est entrain de signer son retour et le mieux serait de la stopper à la racine. Pendant que nous étions en sit-in devant le gouvernorat, la Sotelma a été attaquée, des batteries enlevées, entre temps, ils nous ont menacés de déguerpir les lieux et vu notre refus de deguerpir ils ont jétés des gaz lacrymogènes, ils sont allés jusqu’à jeter de gaz dans la mosquée «Sidi Yaya» classée dans le patrimoine mondiale de l’UNESCO. Nous qui avons été arrêtés n’avons subi aucun traitement humain dans le camp militaire comme si nous avions fait des crimes contre l’Etat, tandis que, ceux qui marchent sur le drapeau du Mali sont ceux-là qui attaquent le siège du CTRD et ne se sont jamais inquiétés. Ceux qui ont tués "Toumani", un jeune très engagé de Tombouctou n’ont pas été arrêtés et quand le Premier Ministre est venu à Tombouctou, les autorités n’ont pas pu dire au Chef du Gouvernement ce qui s’est réellement passé, il a fallu l’intervention du CTRD pour dire au PM qu’il est mort par balle. À Tombouctou, ce sont les groupes armées qui sont à la tête et c’est ces derniers qui utilisent les forces armées républicaines du Mali contre ceux qui réclament le Mali, c’est cette vérité qui reste non dite à la population malienne. Nous sommes conscients que Kidal a été cédée à un groupe et c’est le même scénario à Tombouctou. L’armée malienne ne peut aller au-delà de trente km en dehors de la ville de Tombouctou, c’est un accord signé dans l’accord d’Alger et c’est le Mali qui l’a signé avec la complicité de la communauté internationale. Il n’y a pas de l’armée à cinq km de la ville et c’est ce qu’on n’explique toujours pas aux gens. Il y a pleins de localités interdites à l’armée et qui deviennent ainsi les refuges des forfaitaires. Aujourd’hui l’Etat du Mali et ses institutions ont plus à gagner en soutenant les organisations qui œuvrent pour le Mali qu’avec ceux qui se battent contre ces dernières, car nous sommes en phase de dislocation et de disparition de l’Etat du Mali. Le préfet de Tombouctou refuse toujours de nous livrer le récépissé du collectif pour motif que le Ministre de l’Administration Territoriale exige à ce que le collectif change d’appellation. Pourquoi autant d’injustice contre une seule organisation qui n’a jamais pris les armes contre l’Etat du Mali ni saccagé un bâtiment public, moyennement d’inciter à la haine et à la violence ? On a peur de changement de mentalité pas plus ! ils ne veulent pas que les populations regagnent la raison, qu’elles quittent les mensonges et revenir à la réalité et l’Etat préfère jouer aux mensonges qu’être avec les véridiques, c’est déplorable !
Propos recueillis par la Rédaction du Journal
Le Coup