L’école a-t-elle été le souci de ces Gouvernements successifs ?
Le Gouvernement ne semble pas changer de cap par rapport aux revendications des syndicats de l’éducation. Le Gouvernement malien a passé les trois mois de vacances de l’année précédente sans appeler les enseignants grévistes au tour de la table. C’est le même cas qui vient de se reproduire.
Si on constate bien, durant les quelques semaines décrétées par l’Etat du Mali pour la fermeture des écoles dans sa politique de lutte contre la Covid19, il n y'avait eu presque pas de pourparlers entre les enseignants et la partie gouvernementale. Or, les examens de fin d’année s’approchent à grand pas, mais les dirigeants jouent toujours à la sourde muette comme ils n’ont pas leurs enfants dans ces écoles publiques dont les acteurs sont en grèves.
Les parents d’élèves avaient gagné peu d’espoir lors des récentes négociations, espérant un bon dénouement pour que les enfants puissent reprendre le chemin de l’école. La reprise des cours qui était prévue pour ce mardi 2 Juin a été boycottée par les grévistes à travers une lettre circulaire dans laquelle il était question de « suspendre à toutes activités pédagogiques jusqu’au vendredi 5 juin» et c’était le cas pareil pour le lundi 08 Juin jusqu’à ce vendredi 12 Juin. Les élèves n’ont pratiquement rien appris dans le courant de cette année. Les dates des examens de fin d’année restent maintenues dans les environs de mi-août.
Le Gouvernement malien, après avoir usé de toutes ses stratégies de dissuasion face aux enseignants grévistes fermes, à travers les blocages des salaires et les retenus sur leurs traitements, revient une énième fois vers les acteurs de l’éducation pour une porte de sortie. Nul n’est sans savoir la souffrance qu’ont subi les enseignants grévistes durant cette année académique 2019-2020. Certains d’entre eux auraient perdu la vie dues aux difficultés à parvenir à leurs besoins primaires, d’autres sont devenus maçons, coiffeurs et exerçants de tous les métiers rentables pour gagner dignement leurs vies.
De ce fait, ces blocages étaient une stratégie de la part de nos autorités pour dissuader les grévistes à céder sous la pression. Des chefs de famille qui, n’ont d’autres activités rémunératrices que celle d’enseigner ont été privés de ce qui leur revenait de droit durant des mois au vu et au su de tous. C’est pourquoi, le peuple malien à sa part foncière de responsabilité dans cette crise qui n’a que trop durée. Ces acteurs scolaires sont des maliens comme tout autre, on est allé jusqu’à les violenter lors d’une de leurs récente manifestation, au cours de laquelle, certains enseignants avaient eu des blessures dont les images ont fait le tour de la toile.
Les dépositaires du pouvoir public , se sont adonnés à un recrutement de volontaires au lieu de remédier à la situation. Ces agissements de nos décideurs ne leur ont du tout pas fait changer de ligne, ils tiennent toujours le flambeau, et tout tourne autour de l’application immédiate de leur fameux article 39, sans quoi, la couleur de l’année scolaire resterait terne . Les récentes négociations se sont soldé par un échec. Le Gouvernement du Dr Boubou Cisse parle de l’application d’une partie de ce que les syndicalistes demandent, repartie entre 2020 et 2022, soit 13% pour l’année 2020 et le reste 16% reparties entre les deux semestres de l'année 2022. Des propositions que les enseignants ont pris comme une sorte de détour comme le Gouvernement l’a toujours été. Après des mois de souffrances et de lutte, ils ne sont pas en tout cas prêts apparemment à céder sans l’application stricte et immédiate de l’article 39.
Quand on fait tout ce qu’on peut, beaucoup de nos vœux resteront dans les dires. Le Gouvernement a utilisé tous ses moyens d’intimidations à leur encontre. La balle est alors dans le camp des grévistes qui détiennent désormais le dernier mot et le sort de l’année académique 2019-2020. Prions Dieu afin qu’ils puissent s’entendre pour le bonheur de nos enfants qui sont innocents dans toute cette affaire, qui sont victimes d’un conflit d'adultes.
Le peuple aussi ne doit pas se taire face à ce malheur. Si les enseignants se sacrifient, c’est bien pour l’amélioration de leurs conditions de vie et pour pouvoir fournir une formation conséquente aux enfants qui sont le futur de demain.
Ensemble, engageons-nous pour un dénouement heureux !
A vendredi prochain !
Kemoko Diabaté