LA SORTIE RATÉE DU PRÊCHEUR BANDJOUGOU DOUMBIA !
Quand ceux qui doivent nous appeler à l'apaisement, à la vigilance et à la détermination nous incitent à la haine. Tout n'est pas à dire, tout ne peut-être dit et il y'a toujours une meilleure stratégie à adopter pour la transmission d'un message pour ne pas enfreindre la communication.
Bandjougou Doumbia, guide spirituel d'une association islamique dénommée «Nourdine Islam» qui signifie " le rayonnement de l'islam", dans une de ses récentes sorties , appelle ouvertement la population à la désobéissance. Devant une immense foule à Tabacoro, le prêcheur Bandjougou fait directement l'apologie du terrorisme en donnant raison à ceux qui ont pris les armes contre ce pays, entravés son développement, piétinés son honneur et bafoués sa dignité. C'était lors d'un meeting le lundi dernier à Tabacoro dans l'affaire concernant "les trois cents hectares" (300 hectares) qu'il a tenu des propos graves. Ce moment où l'on est sur la voie de négocier avec les terroristes, ce fit le même moment pour Bandjougou Doumbia à appeler les populations de Tabacoro de s'engager dans une course effrénée aux désobéissants sous toutes ses formes contre l'État qui a comme l'unique définition l'obéissance aux lois. C'est inquiétant ! Le guide spirituel de Nourdine n'a pas raté l'occasion de ce qu'il aurait appris lors d’une de ses visite à Mopti, une forme d'injustice qui aurait conduit « un éleveur à solliciter l'aide des terroristes après avoir estimé l'échec chez les autorités compétentes de la dite cité à lui faire octroyer ce qui lui revient de droit ». Des individus comme "Hamadoun Kouffa" et "Iyad Ag Aly" ont les mains ensanglantées, le peuple n'a pas encore fini de pleurer ces morts, le prêcheur les glorifie en quelque sorte d'être des combattants pour la justice . La meilleure des licites reste l'intention, chacun marche avec son intention que ce soit de bonne ou de mauvaise et il pourrait même y avoir des individus mal intentionnés dans cette foule parmi lesquels certains ont le regret de leurs forfaits d'antan et d'autres non plus, mais quand ils entendent ce genre de propos venant d'une grande personnalité, les coeurs ne peuvent que se solidifier davantage, c'est pourquoi on pouvait entendre dans la vidéo qui circulait sur les réseaux sociaux des cris "vive Kounfa ! Vive Iyad ", des propos qui peuvent porter atteinte à la morale des hommes de terrains. Ces derniers peuvent estimer une certaine forme de mépris de ceux meme pour qui ils se battent. C'est triste !
Le guide spirituel avança toujours dans ces propos en légitimant le terrorisme comme la seule voix et le seul moyen noble pour avoir gains de cause au Mali jusqu'à ce qu'il explique le mécanisme de fabrication d'une bombe artisanale. En plus, il affirme en ces termes « mes chers enfants, défendez vous et combatez les porteurs d'uniformes qui viendront assurer la sécurité de ceux qui feront le deguerpissement et quiconque parmi vous meurt, mourra sur le chantier d'Allah, chaque porteur d'uniforme mort est synonyme du cadavre d'un pervers » a t’il laissé entendre . Le prêcheur Bandjougou Doumbia s'était-il laissé sous l'émotion des flatteries de la foule dont il faisait face ? Il n'hésita pas alors de s'attaquer au président de la république ainsi que les membres de sa famille. Il ne pesait plus ses mots et ne savait plus utilisé ses adjectifs. Il traitait le chef de l'État « d'ignorant » et quand à la première dame, il lui traita de « méchante » avant de qualifier l’un des fils du président «d'idiot» . A travers ces attaques subjectives qui n'avaient rien à voir avec l'objectif, des attaques à caractères personnelles et physiques constituent des torts de sa part. Il s'est laissé pris par l'émotion. Bien qu'un prêcheur doit dire la vérité, lui, il a dépassé les limites. Ne dit-on pas " à force de mener tout au galop on risque de se faire voir dans un puits deux fois plus profonds" . En plus, les propos n'ont pas été placés au moment propice et la façon de les dire aussi , Bandjougou Doumbia à d'une manière ou d'une autre oublié le Mali en s'attaquant au chef de l'État et sa famille comme un genre de règlement de compte, tout en oubliant qu'eux, ils partiront mais que le Mali demeure et y demeurera.
Ces incidents apparaissent dans un temps précis où les missions cardinales dévolues aux chefs religieux sont également tournées vers la cohésion sociale. Parlant de cette cohésion sociale, leur contribution pour un climat favorable à la paix reste entière car le Mali est quasi déchiré jusqu'à ce qu'on se pose des questions en longueur des journées sans réponses. Il est grandement temps que nos chefs religieux apprennent à penser en ceux-ci et adopter un comportement d'un pays en guerre, avec des discours constructifs. Certes, la vérité fait mal et être mûr aussi, c'est de l'accepter bien qu'étant amère, mais il faut choisir ses lieux d'étalages pour ne pas détruire en voulant construire.
L’unité nationale convoque et appelle tous ! Les chefs religieux doivent toujours jouer pleinement leur rôle pour une vibrante réduction du rang des forces du mal. Ces propos tenus par le guide de Nourdine ont permis au Procureur General de porter plainte contre lui . Après avoir passer quelque jours à la Brigade d’Investigation Judiciaire (BIJ) Bandjougou Doumbia a été placé sous mandat de dépôt, actuellement à la Maison Centrale d’Arrêt (MCA) de Bamako où il médite sur son sort en entendant son jugement prévu pour le 09 Mars
Qu'Allah sauve le Mali !
Kemoko Diabaté
Journal Le Coup