M-5 RFP : Le point culminant ou le crépuscule de la lutte !

M-5 RFP : Le point culminant ou le crépuscule de la lutte !
Le puissant mouvement de contestation contre le régime dénommé le M-5-RFP s’en va de connu à l’inconnu du jour au jour. Si leur première et deuxième sorties ont été sans incident, tel n’a pas été le cas lors de la sortie du 10 juillet 2020. La maturité politique de beaucoup de nos concitoyens n’a pas atteint certains bords de manifestations à grande envergure dans l’exercice de la démocratie, même si ce motif ne peut en aucun cas priver les citoyens lambda d'exercer comme prévu leurs acquis démocratique. Leur toute première sortie du 05 Juin fut une réussite totale même si les discours des acteurs clés dudit mouvement étaient le plus souvent en contradiction. Certains parlaient du départ du President de la République et de son régime pendant que d’autres tenaient des propos diamétralement opposés, des propos qui solidifiaient et endurcissaient le cœur des jeunes gens du mouvement.
Ce mouvement qui tire ses racines dans la mauvaise gouvernance recueille en son sein des frustrés à la sortie des élections législatives récentes mais aussi celles présidentielles de 2018. Donc, c’est un terrain idéal de vengeance politique sans oublier la course présidentielle de Koulouba en 2023. Les leaders du mouvement avaient tout intérêt à rappeler leurs militants à l’ordre ( manière de faire les choses) pour éviter tout désordre le 10 Juillet 2020 .
Aussi, loin de faire une comparaison entre les dégâts matériels et les pertes en vies humaines car aucune loi des hommes n’est comparable à la cherté d’une âme. Au cœur de la tragédie, les contestataires ont déploré des arrestations massives de leaders en compagnie de simples militants confondus mais aussi des morts d’hommes et des blessés graves. Pour les cas de décès, l’exécutif parlait d’une dizaine de mort mais les contestataires parlaient d’une vingtaine de morts. Quoi qu’il en fût, le régime a eu tort une énième fois d’avoir utilisé le coup de répression contre ces manifestants à mains nues et qui a d’ailleurs radicalisé davantage cette couche sociale. Ils sont allés jusqu’à tirer dans la mosquée du très respecté et éclairé imam Mahmoud Dicko d’après la vidéo d’une caméra cachée. L’objectif était-il d’anéantir l’homme qui semble être le nerf de tous ces manifestations ? Quelques jours après les tragédies du 10 juillet, des leaders du mouvement et d’autres militants simples, arrêtés, ont été par la suite libérés. Pendant que l'on parlait de plus de six leaders arrêtés, il n’en demeurait que trois dont l’authenticité fut avérée. Dès lors, ils déclarèrent une guerre de communication à l’interne comme si la chute originelle de chacun d’entre eux émanait de l'autre. Ils se distrayaient avec ce le message de " qui fut arrêté et non , qui est le plus brave ? " malgré qu’ils eussent parvenu à s’entendre plus tard. Issa Kaou N’djim, un des éléments moteurs du mouvement semble devenir sage et mesuré dans ses propos. Dans la foulée, la CEDEAO se présenta avec ses propositions de porte sortie de crise à sa tête Goodluck Jonathan, ancien President du Nigéria, l’une de leurs propositions était « la formation d’un gouvernement d’union » avec des chaises reparties intégralement entre la majorité d’un coté et l’opposition ainsi que la société civile de l’autre coté. Les propositions ont été mal accueillies par les contestataires qu’ils considérèrent conceptuellement de " dickta " . Des chefs d’Etats emboitèrent le pas des missionnaires de la CEDEAO dans une politique de trouver un terrain d’entente entre les deux parties. Après quoi, les chefs de la CEDEAO ont organisé une réunion par visioconférence sur la crise malienne qui ressemble à un virus à deux têtes : le premier est d’ordre sécuritaire et le deuxième est d’ordre politique qui pourrait s’étendre dans la sous-région comme le « Printemps Arabe » . Le mieux est de stopper celle du Mali à la racine par toutes les voies et moyens possibles. En marge de ladite conférence des propos ont été attribués au President de la République d’où il traiterait la personnalité morale de M-5 RFP « d’islamiste » , des propos qui ont été démentis plus tard par la présidence dans un communiqué . " IBK l’a dit, il ne l’a pas dit " soyons tous prudents ! Les chefs d’Etat ont par la suite pris un certain nombre de décisions qui selon eux sembleraient être sagement réfléchies. Alors, quiconque oserait s’opposer à ces décisions subira des sanctions adéquates, même si l’on ignore présentement les types de sanctions qui leur seront infligés. Pourtant, le M-5-RFP était toujours resté sur sa position de désobéissance civile avec comme mot d’ordre « la démission du President de la République» jusqu’au sursis à la dernière minute à l’approche de la fête de tabaski en raison des préparatifs de la dite fête . Au cours d’une conférence de presse du M-5 RFP, ils tinrent à informer l’opinion nationale que les activités de la « désobéissance civile » devraient reprendre comme prévue quarante huit heures après la fête.
Qui de ces deux est en avance sur l’autre ? Il nous parait assez claire que le régime toujours gagne peu à peu le terrain, en cherchant par tous les moyens nécessaires et possibles à semer la division au sein du mouvement en rendant des amis d’hier des ennemis irréconciliables comme le lait et le citron. Tandis-que de l’autre coté, la détermination de la personnalité morale du M-5 RFP n’est cachée à personne bien qu’il soit en une position de contradiction avec le chérif de Nioro. Imam Dicko dans ses propos dit qu’il est prêt à mourir que de trahir la cause commune. Le point culminant de la lutte. Les plaies des tueries dans la mosquée à Badalabougou y sont là. Le respect des morts. Dicko préfère mourir en martyr que de trahir, IBK menace, la communauté sous régionale tente d’apaiser le peuple malien, la communauté internationale nous regarde . Si les contestataires partent en avant, la CEDEAO est devant, et s’ils reculent en arrière, leur crédibilité est en jeu. Que faut-il choisir entre la crédibilité et la CEDEAO ? Le temps nous en dira par la suite. Qu’Allah apaise nos cœurs et nos esprits de toutes contrées !
Kemoko Diabaté
Journal Le Coup