L’Assemblée Nationale du Mali : le President Moussa Timbiné ne veut-il pas sauver son papa ?
Dans plusieurs localités du pays, l’après élections législatives fut troublante , à l’intérieur du pays comme dans le district de Bamako. Certains après avoir consentis toutes leurs énergies sur le plan financier, physique, matériel et autres, ont par la suite vu ces efforts partir en fumée. Depuis, le pays connait une crise post-électorale bien que le puissant mouvement de contestation au goût du jour dit le contraire. Les députés dont l’élection a été contestée sont sur pieds, ceux spoliés sont à l’attente d’une suite favorable, des médiations et pourparlers entamés par l’organisation sous régionale, la CEDEAO. Si la Communauté des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) avait pensé à la démission des députés contestés comme la porte de sortie de crise la plus courte et moins couteuse, telle ne semblerait pas être le cas chez les concernés. Le mercredi 29 Juillet passé s’est tenue une réunion des députés dont les conditions d’élection sont contestées au mémorial Modibo Keita, lors de cette réunion, les députés contestés ont montré qu’ils ne vont pas démissionner comme l’a demandé les chefs d’Etats de la CEDEAO lors d’une conférence virtuelle récemment tenue. À la sortie de cette conférence virtuelle , les chefs d’Etat et de Gouvernement ont émis des recommandations à savoir la démission des députés dont l’élection est contestée, une recomposition de la cour constitutionnelle, et la mise en place d’un gouvernement d’union nationale avec la participation de l’opposition et de la société civile sans émarger les quotas des adhérents ni conditions de participation. Des sanctions ont été prévues en marge de la conférence contre ceux qui poseront des obstacles au bon déroulement du processus de normalisation de cette crise. Les députés contestés de leur coté, élus pour cinq ans ne voyant aucune des lois maliennes prévoyant ces genres de démissions, disent niet. Il faut signaler que parmi ces députés figurent plusieurs députés du parti au pouvoir (RPM) dont l’actuel President de l’Assemblée Nationale Moussa Timbiné. Or, d’après les récentes informations qui nous sont parvenues, le PAN Timbiné ne serait pas sur une voie menant à sa démission pour apaiser les tensions même si les leaders des manifestations le réclament de moins. Son éventuelle démission pourrait remédier à la situation d’une part car il fait partie de ces députés dits " repêchés " et d’autre part donner plus de chance au régime à avoir raison sur le M-5 RFP dans l’application des pistes de sorties consignées par la CEDEAO. S’il refuse toujours de démissionner, se voit-il déjà à la tête du pays ? Il n’est pas inutile de rappeler qu’après un empêchement définitif (démission ou décès ) du President de la République , l’intérim est alors assuré par le President de l’Assemblée Nationale qui organise des élections dans les quarante cinq (45) jours. Si le PAN refuse de démissionner contre le gré du Président de la République qu’il appelle par affection " mon père " , c’est l'un des cas alors : soit il est mal conseillé par ses proches ou vu sa fleur d’âge il tient beaucoup plus à son pouvoir qu’à la sauvegarde du pouvoir de son père. De là, il jouerait au feu. Il est le plus souvent de bon goût de donner beaucoup plus pour garder un peu au risque de ne pas tout perdre. S’il accepte de démissionner pour servir de solution que d’obstacle, il pourrait aisément avoir d’autres promotions. Sa carrière politique vient de naitre. Signalons que personne ne sait, si l’honorable Timbine tient à la même corne que le President de la République comme l’on pouvait faire le constat lors de l’élection du Président de l’Assemblée Nationale d’où lui-même IBK en question aurait porté son choix sur Moussa Timbiné sans autant d’expérience devant d’autres députés expérimentés. Il ne serait non plus inutile de rappeler que le choix qu’a porté le President sur Timbiné indigna une partie de la population qu’elle considéra d’ingérence. Le premier ennemi de l’homme est son comportement. Tous ces troubles sont non seulement dus à la gestion chaotique du régime depuis sept (07) ans mais aussi à leur surconcentration sur le pouvoir, c’est-à-dire comment rendre continuelle la gestion du pays au profit d’un clan (le parti de la majorité présidentielle et amis ). Le President Ibrahim Boubacar Keita a déjà choisi trois (3) personnes pour siéger à la cour constitutionnelle . L’actuel chef de l’Etat n’est jamais sans solution politique aux questions politiques. Est-ce c’est la dissolution de l’AN qui suivra la nomination des membres de la cour constitutionnelle pour calmer les tensions , si toutefois les députés contestés refuseraient toujours de démissionner ?
Wait and see !
Très prochainement !
Kemoko Diabaté
Journal Le Coup