Maintien de Boubou Cisse à la primature : Discorde entre les amis d’hier !

Maintien de Boubou Cisse à la primature : Discorde entre les amis d’hier !

Maintien de Boubou Cisse à la primature : Discorde entre les amis d’hier !
Il y a tout d’abord un manque de confiance entre les gouvernants et les gouvernés suite à plusieurs promesses tenues et non honorées à travers l’histoire. Depuis l’arrivée de son excellence Ibrahim Boubacar Keita à la tête du pays en 2013 jusqu’à nos jours, plusieurs Premiers Ministres se sont succédés. Ils sont au nombre de six. À chaque remaniement ministériel, une nouvelle équipe se présente à la primature. On peut noter quelques centaines de ministres. Oumar Tatam Ly a été l’un des rares Premier Ministre à démissionner de son gré, le samedi 05 avril 2014, n’ayant pas parvenu à convaincre le President de la République à changer de cap dans la gouvernance du pays malgré les dysfonctionnements et les insuffisances dans la marche du gouvernement à l’époque. Il a été remplacé par Moussa Mara qui était alors ministre de l’Urbanisme. Ce dernier aussi démissionna sous peu après sa visite dans le bastion de la rébellion à Kidal le 17 Mai 2014 ayant provoqué la reprise des affrontements entre l’armée malienne et les rebelles qui tenaient la ville, il sera remercié le 08 janvier 2015 par le President de la République.
Le successeur de Moussa Mara, Modibo Keita fut sacrifié pour la politique du déguerpissement des kiosques au temps d’Ami Kane de Janvier 2015 au mois d’avril 2017 ensuite Abdoulaye Idrissa Maiga aussi rendit sa démission au moment où le pays traversait une situation difficile sur le plan sécuritaire.
En dehors de toutes ces démissions précédemment énumérées, celle qui a suscité autant de débats fut celle de Soumeylou Boubeye Maiga, lui à son tour a été utilisé pour les élections présidentielles de 2018 avant la découverte du projet d’éducation sexuelle complète par certains leaders religieux d’où IBK clama son innocence encore, détruisant ainsi l’avenir politique de Boubeye et de son parti " ASMA ". La tornade des événements du 05 avril 2019 qui emporta le tigre de Badala, Soumeylou Boubeye Maiga, céda la place au gouvernement de Dr Boubou CISSE dans lequel les membres de l’opposition firent leur entrée, comme Tiéblé Dramé, président du parti PARENA ex directeur de campagne de Soumaila Cisse. Cet avant dernier gouvernement fut confronté à des problèmes cruciaux, parmi lesquels la crise scolaire qui secoua pratiquement toute l’année scolaire 2019-2020. Ce fut, tout récemment, après deux sorties du Rassemblement des Forces Patriotiques (M5- RFP), exigeant la démission du Président de la République que les enseignants eurent gain de cause. Le chef de l’Etat multiplia ses ennemis et semble être une machine à détruire l’amitié de ses opposants . Il ne parvient toujours pas à s’entendre avec les leaders du " M-5 RFP " pour une sortie de crise. La non application des recommandations du Dialogue National Inclusif en est une bonne illustration qui exclurait toute confiance entre les deux parties. Il y a un déficit de confiance entre les gouvernants et les gouvernés. Les contestataires ont ils peur de perdre la confiance du peuple s’ils acceptent les propositions de la CEDEAO ?
C’est celà qui met en clair leur récent mot d’ordre, celui de " la démission du President de la République et de son régime " . Un spectacle où le peuple malien est intrigué face à un antagonisme et un protagonisme dont nul ne sait la conclusion. En tout état de cause, le President parvient peu à peu à créer la discorde entre des amis inséparables d’hier en donnant raison aux uns sur les autres. La preuve en est la nomination d’un estimé proche du chérif de Nioro dans l’actuel gouvernement restreint au poste de ministre de l’économie et des finances . Ainsi, le chérif de Nioro martèle le maintien de Dr Boubou CISSE à la tête du futur gouvernement et l’imam Mahmoud Dicko réclame sa tête. Alors, on donne tout au temps, tout pour le temps, et rien que pour le temps quand des alliés deviennent indirectement " l’hyène et la chèvre " !
Kemoko Diabaté
Journal Le Coup