MISSION D’INFORMATION ET DE SENSIBILISATION : Le Gouvernement veut-il créer la méfiance entre les syndicats d’enseignants grévistes et leurs bases ?

MISSION D’INFORMATION ET DE SENSIBILISATION : Le Gouvernement veut-il créer la méfiance entre les syndicats d’enseignants grévistes et leurs bases ?

MISSION D’INFORMATION ET DE SENSIBILISATION :
Le Gouvernement veut-il créer la méfiance entre les syndicats d’enseignants grévistes et leurs bases ?
Depuis un moment, on constate des missions du Gouvernement dans certaines régions comme Ségou, Sikasso, Kayes et Koulikoro. Nous pouvons dire que ces missions ont pour objectif d’information et de sensibilisation de la population face au problème cruciale que vit le Mali en ce moment. Est-ce une éventuelle installation d’un climat de méfiance entre les enseignants et les populations civiles ou de créer la zizanie entre les syndicats et leurs bases ? Partout où ces missionnaires passent, ils font croire la bonne foi du Gouvernement dans un élan de prendre toutes ses responsabilités pour un retour plus vite que possible des enseignants en classe. Des enseignants qui sont en grève depuis un temps dont personne n’ignore les raisons qui est l’application d’une loi de la République du Mali "l’article 39 " du statut du personnel des enseignants. Les grévistes restent toujours sur leurs positions et ils ne veulent non plus retourner en classe sans l’application de la dite loi. Les élèves des établissements publiques ne vont plus à l’école depuis des mois jusqu’à ce qu’ils sortent eux-mêmes sans l’aide de l’Association des Élèves et Étudiants du Mali (l’AEEM) et les parents d’élèves qui sont occupés à d’autres fins différentes que celles de l’éducation des enfants. Les populations en ont quasi marre et les menaces de blocus dans les différents coins et recoins du pays planent à l’horizon. Le Gouvernement qui est non seulement dans un souci de voir les enseignants retourner en classe mais aussi avoir l’accompagnement de la population pour une sortie de crise, la population qui, d’ailleurs lui semble beaucoup plus menaçante que les enseignants en cas de blocus, d’où une autre raison de ces missions. À Ségou, selon une source bien fondée, le Directeur de l’Académie d’Enseignement avait au début invité les enseignants à prendre part à cette rencontre mais par la suite annulé l’invitation dans une intention d’empêcher ces derniers à dire leurs vérités aux missionnaires du Gouvernement. Malgré tout, les enseignants ont signé leur présence massivement et le gouverneur de la cité des balanzans aurait dit selon cette même source que « nul ne peut remplacer les enseignants ».
La même mission se poursuit dans d’autres régions et les enseignants leur réserve toujours un accueil chaleureux avec un seul slogan "article 39 ou rien".
À l’arrivée des missionnaires à Sikasso, ils ont été accueillis avec civilité par les enseignants y compris par les parents d’élèves tous en tenue de colère de " couleur rouge" avec un seul mot "l’application de la loi". Les chargés de missions ont qu’à même laissé leur message même si celui-ci a été consumer par celui des enseignants. Les parents d’élèves sur qui le Gouvernement compte de plus et qui, il pense l’avoir à ses côtés commencent à s’aligner derrière les grévistes et prennent conscience de la légitimité de leur lutte. L’espoir du Gouvernement est dans une lignée de se métamorphoser en désespoir. Donc ils n’ont plus de mots à pouvoir conquérir le cœur des parents d’élèves mais cela n’empêche, en tout cas la poursuite de leur mission de sensibilisation de la population face à ce qui couve jusqu’où nous sommes. C’est à Koulikoro que les débats ont été encore plus bouillants. Les missionnaires du Gouvernement ont fait des propositions et les syndicats des grévistes ont fait des contre-propositions dont l’incidence financière a été évaluée à quatre-vingt-sept milliards de nos francs chose qui n’est pas soutenable pour les caisses de l’Etat. Les enseignants trouvent cette proposition de nos autorités comme un éventuel retour de statut général alors pas question de l’accepter . Au lieu de remédier la situation, nos responsables se promènent avec des chiffres en main et pire ils décident à faire la retenue sur les salaires. Cette rétention qui pourrait visiblement être synonyme de la coupure d’un furoncle déclarant ainsi la septicémie. Vue la détermination des enseignants, il serait difficile que ces retenues fassent autant d’effets. Les missions ne se sont pas limitées dans ces régions seulement, elles ont été dans d’autres et compte se rendre dans les restantes. On voit clairement qu’il serait difficile, voire impossible de convaincre les enseignants sur les crises financières s’il y a plus de Ministres que de postes ministériels. Si le Gouvernement trouve la revendication des enseignants nobles d’une manière ou d’une autre et demande leur clémence, s’il ne sert pas d’exemple, c’est sa mauvaise foi que la population garderait toujours au fond.
Le Gouvernement croit en sa campagne de sensibilisation et les enseignants la trouve intoxicante. Le mieux est en tout cas qu’ils se mettent sur un point d’entente pour le bonheur des enfants qui sont des innocents tout fait dans cette crise.
Kemoko Diabaté
Journal Le Coup