La guerre au Mali: je m'exprime !
Cette guerre qui n'a que trop duré et qui est montée de toutes pièces. Depuis le temps de Modibo Keïta en passant par Moussa Traoré jusqu'à l'avènement de la Démocratie, la même situation persiste.
Le Père de l'indépendance, Modibo, avait jugé nécessaire de combattre la rébellion en faisant du métissage option fondamentale pour la cohésion sociale. Sa méthode fut écourtée avec l'avènement du putsch de novembre 1968.
Avec Moussa, c'était l'option militaire. Il a combattu la rébellion avec toutes ses forces.
Alpha et ATT ont pensé qu'il faut mettre quelque chose sous les dents des Leaders des différents mouvements rebels. Or, c'est tout à fait le contraire. Cette guerre est différente des autres de part sa forme ainsi que sa gravité. Elle tire ses origines des injustices sociales, de la corruption et du népotisme sous toutes ses formes. Chacun se sent frustré d'une manière ou d'une autre. Chacun fut victime d'une injustice où il ne sait où s'exprimer. Cette guerre était sûrement prévisible à cause des laisser-aller et laisser-faire devenus la norme. On accuse toujours l'Occident d'être responsable de nos malheurs, oui ! Nulle n'est sans savoir que celui-ci est à la quête de survie dûe au manque inévitable des sources d'énergies non renouvelables. Il est donc ainsi prêt à tout pour se mettre à l'abri du besoin. L'Occident gagne toujours quand il nous voit divisés. Les guerres du Libéria, de Sierra-Leone et de la Côte-d'Ivoire étaient pilotées par des dirigeants africains tels que: Blaise Compaoré, Muhammar Kadafi et Houphouët-Boigny. L'Afrique a plus d'ennemis à l'intérieur qu'à l'extérieur. C'est d'ailleurs l'image que projette nos pays ainsi que leurs habitants. Quant à la guerre du Mali, je dirai que nous sommes les premiers responsables et nous devons nous assumer. Le Mali, un pays qui est en passe de disparaître si nous n'y prettons pas attention, voit ses enfants divisés jusqu'aux derniers. Nous avons une jeunesse qui ne mesure pas la gravité de la situation du pays et qui en devient de plus en plus insouciante du danger qui menace parce qu'elle pense que le Mali se limite seulement à Bamako. Nous vivons entre le mal et le pire. Que faut-il choisir ? Et nous sommes obligés de faire un choix. Les forces étrangères ont envahi le pays. L'une ( MINUSMA ) est là pour sécuriser les grands axes et les grandes villes des zones de guerre. L'autre, Barkhane, se concentre sur les côtés frontaliers du pays. Elles sont là quand-même mais pour qui et pour quoi ? La question reste posée. La sécurité intérieure revient à l'armée nationale qui est quasi-faible même si elle continue de se sacrifier pour le Faso. Au lieu que la jeunesse s'unisse, elle ne fait qu'à se tirailler par-ci, par-là. Si nous pensons que c'est ce qui fera sortir le pays dans le gouffre; alors, qu'on y renonce. L'heure est grâve. Lorsque nous chassons les forces étrangères, nous vivrons le pire et si elles restent, nous continuerons à subir le mal car elles seules savent comment cette "guerre politique" dite de "guerre" (au véritable sens du mot) est montée.
On se rappelle encore en 2012 quand on traitait ATT d'être le cerveau de la rébellion. Certes, il pourrait avoir une part de responsabilité dûe à son incapacité notoire à gérer les situations tout comme l'actuel Président de la République, Ibrahim Boubacar Keïta.Mais ils ne pourront en aucun cas souhaiter le pire pour ce pays.
Nous sommes victimes d'une guerre dont nous ne sommes pas tout à fait l'auteur. Mais c'est plutôt l'OTAN, destructeurs de la Lybie de Kadhafi.
Chers maliens, devrons-nous chasser l'actuel président comme d'habitude et s'attendre au pire ? Je dis non. L'heure est à l'union sacrée du peuple pour enfin décider du sort du pays. Cette union ne serait possible qu'autour de la table du Dialogue National Inclusif où aucun sujet ne serait tabous. Nous devons nous entendre entre maliens avant que le pire ne nous guette. À ce stade, parlant de l'Accord d'Alger, nous disons oui à la décentralisation tout en respectant l'intégrité territoriale du pays. Nous ne sommes pas dupes. Nous savons ce qui est convenable et ce qui ne l'est pas. Nous avons tous été témoins de la faillite de l'État centrale. Un partage judicieux des tâches ainsi qu'une bonne responsabilisation des régions engendreront un climat favorable à la paix. Le terme "AZAWAD" qui prétend être un caractère indépendantiste ne nous fait point peur. Mais plutôt son contenu. Sinon nous avons les termes comme "cité verte du Kénédougou", "Wassoulou", "Mandé", "Kela" et autres. Nous devrions juste voir le contenu, si toutefois, il n'est pas anticonstitutionnel. Nos frères des groupes armés doivent comprendre que la division n'est pas à l'ordre du jour et ne devrait pas l'être car elle n'a été, n'est pas et ne serait nullement les remèdes de nos maux. Si tel était le cas, nous aurions vu un Soudan paisible aujourd'hui après sa partition. Nous devons nous asseoir entre maliens et parler du Mali, rien que pour le Mali, tout pour le Mali. Si nous refusons de faire la paix, nos enfants la ferons certainement même après cent ans, ça sera probablement autour de la même table.
Ensemble faisons en sorte de ne pas tomber dans leur piège car l'échec des autres doit nous servir de leçon.
Ensemble pour un Mali nouveau, c'est possible.
Kemoko Diabaté
La guerre au Mali
