tout comme tout dogon ne serait "chasseur d'humains".

Ne cédons pas la place à l'amalgame et à la stigmatisation !
Tout touareg n'est pas "rebel" de même tout peulh n'est pas "terroriste" tout comme tout dogon ne serait "chasseur d'humains". Il y a des milliers d'années, nous vivions tous ensemble comme des frères. Je parle de ce moment-ci où le tissu social ne s'étaient pas encore érodé. Jadis, les peulhs conduisaient les troupeaux dans les prairies fournissant du lait de qualité aux cultivateurs dogons et ces derniers faisaient de bonne récolte aux champs. Les dogons confiaient leurs troupeaux à leurs frères peulhs en se disant: "ceux-ci sont entre de bonnes mains". Les touaregs parvenaient à gagner leur vie par la voie du commerce et d'autres activités rémunératrices de revenu. Que nous est-il arrivé ? Chacun nie sa part se responsabilité. Il y avait toujours eu ce contrat de confiance entre les enfants de ce pays. Ce ne serait nullement une discrimination si l'on ne touche pas aux hassanya et soninké. Il est tout à fait nécessaire de reconnaître que l'on est dans un cas spécifique. L'ethnie peulh reste la plus répandue en Afrique. Nous peulh sommes présents en Afrique occidentale comme en Afrique centrale, du Septentrion en Orient sans oublier le Midi. Alors, les peulh ne peuvent être assimilés à des terroristes. Sinon on aurait vu tout un continent s'écrouler aujourd'hui. Devrons-nous attendre à une paix tant recherchée si l'on continue avec ces élans: d'amalgame affirmant que tous les peulhs sont de potentiels "terroristes"; donc, des cibles à abattre ?;
de stigmatisation faisant croire que toute personne portant une tenue traditionnelle est dogon et du coup "chasseur d'humains" ?;
de cette confusion clamant que tout touareg enturbanné est rebel et ainsi un ennemi juré de la nation ? Des questions qui poussent à réfléchir... C'est du guet-apens que nous saurons éviter car nous avons déjà vu les autres pris à ce jeu. Des individus sans cœur continuent d'entacher l'honneur et la dignité de toute une nation, à piétiner le développement d'un pays. Je parle de ceux-là qui paissent jour et nuit dans leurs prairies de bêtise sans se croire bêtes. Et ils en sont fiers car ils nous voient dans cette confusion qui mine nos pensées. Pour nous on a dit et c'est ça. À ce stade, ayons l'esprit critique et non l'esprit de critique. Ne résolvons pas les problèmes unilatéralement. Tenons en compte l'équité, ce qui est, surtout, de juger la réalité en profondeur. Dans nos casernes militaires, n'y a-t-il pas de peulhs, de syamara et autres qui soient engagés pour la défense de la République? Lorsque ces ennemis de la paix commettent leur forfait, ils ne font aucune distinction entre les arabes et les sonhraï. Nous ne devons pas croire parce qu'ils parlent de nous en mal. Mais nous devons au contraire faire preuve de notre sens de fraternité et notre attachement à la patrie à leur encontre tout en nous dressant comme un seul homme pour dire que notre pays ne sera pas ce qu'ils pensent. Cela, même s'il faut ôter l'âme de la moitié des jeunes. Ceux qui en sortiront vivants, continueront à rendre hommage à ceux qui n'ont pas pris part au renouvellement de la génération. À force de nous répéter des mots à la longueur des ans, nous les avons cru. Les maliens ont intérêt à tenir compte de la complexité de la crise qui prevaut actuellement. La mauvaise foi d'une poignée d'individus a conduit le pays au bord de ce fleuve. Maintenant, le risque de la noyade est imminant. Nous sommes tous dans l'obligation morale de le sauver par quelques moyens que ce soit avant de traquer les coupables. Bon nombre parmi nous confondent le pays aux élites quand on les confie une tâche qu'ils n'arrivent pas à accomplir. Nous devons les ramener à la raison. Et en toute circonstances de tentatives de refus, nous devons nous imposer. Le Mali n'appartient ni ceux qui ont écourté l'émergence du pays par le premier putsch ni à ces vieux qui ont passé leur temps à nous mentir durant trente ans. Le Mali c'est bien nous les jeunes qui sommes le futur de ce pays. Si une génération vit de la mort d'une autre, telle qu'est la loi de la nature, alors, il nous est impératif de nous unir ou bien de périr. Car ces vieux sont à un pas de leurs tombes. Bien que d'autres s'inquiètent pour ne pas être rattrapés par l'histoire après la mort, d'autres ne s'en soucient guère. Si cette tentative de redressement du pays échoue, nous resterons ainsi pendant un bon moment . Or, nous vivons dans un monde en perpétuel changement. Pire encore, le temps n'a point d'arrêt pour attendre un peuple qui se réveille. La vérité, une fois connue, nous ne devons plus accepter que les choses soient comme avant, ni que nos têtes soient rasées en notre absence.
De nos jours, nous vivons dans un monde de fourbes où tout est faux et nous ne vivons que du faux. Toutes les nations sont engagées dans la même course de survie. Et dans ce combat pour la survie, l'humanité serait un combat quasi perdu. Mais les rapaces continuent de vivre à notre dépens parce que tout simplement, nous dormons. Il devient obligatoire pour nous d'évoluer avec le temps. L'évolution du temps doit impérativement s'acheminer avec l'art de nos faits. Ensemble, engageons nous pour la paix.
Que la paix règne dans le cœur et dans l'esprit de tous les maliens de toutes contrées !
Kemoko DIABATE.

JOURNAL LE COUP