Le Manifeste Amphotère de l’Imam Dicko ! Ancienne autorité morale du Mouvement M-5 RFP mais aussi parrain d’une CMAS semi-divisée, est enfin sorti de son silence après des mois en phase observatoire, à travers un manifeste, dit de refondation. Tout au long de la lutte du M-5, l’imam avait toujours gardé son silence face à certaines prise de décisions. Il appelait les uns et autres à l’apaisement, se penchait beaucoup plus sur la démission du Chef de Gouvernement que celle du régime du President déchu d’IBK. Avec le courage des leaders du M-5 en compagnie de jeunes gens, la lutte a pu avoir raison du régime sortant. Le combat du M-5 dont il était l’autorité morale aurait été menée contre la personne d’IBK ou Boubou Cissé et non le système d’en place ? Quand bien même le mouvement n’a présenté aucun plan pour l’après IBK. Il n’est un secret pour personne en ce qui concerne les crises multidimensionnelles que traverse la nation au goût du jour. La question d’insécurité ne se résume plus au nord ni au centre uniquement mais un peu partout à travers le pays même si nos braves Famas font de leur mieux . Le commun des mortels maliens ne cessaient de se poser la question, si son combat et sa rigueur dans ses prises de positions n’étaient fondés que sur ses intérêts personnels en lieu et place de conviction générales. C’est enfin ce 06 février 2021, que l’imam Mahmoud DICKO est sorti de son silence qui n’avait que trop duré au vu des réalités de tous les jours, à travers un manifeste, dit refondation. Dans cette déclaration, il semble peut-être oublié les blessés, les mutilés d’une lutte dont il a été le nerf, sans oublier la justice pour les jeunes qui ont bravé leurs poitrines contre des pluies de balles pour sa survie parmi lesquels certains sont morts en laissant derrière eux , femmes et enfants pour certains. Par contre, dans cet écrit , comme il sait si bien le faire à tout temps et tout lieu, en passant par un bref récit sur l’histoire du pays, son désaveu pour la situation qu’il qualifie « périlleuse » , selon son manifeste , il observe les risques d’échec du combat du peuple noble , son regret d’avoir se trompé souvent sur ses choix en soutenant certains hommes . Plus loin, il dit dans ce manifeste « si nous ne réagissons pas maintenant, activement et collectivement l’Etat qui nous gouverne n’a plus de sens . Il faut sauver le pays » Ce manifeste est ambivalent à notre analyse car l’imam précise que pour ce faire « je m’engage, librement, à me rendre partout où je peux être utile, là où nos citoyens se sentent abandonnés. Je m’engage à favoriser le dialogue entre tous pour réconcilier. Je m’engage à soutenir toute initiative en faveur du développement en faveur de notre jeunesse » . Est-ce l’imam va combattre les autorités de la transition ? il doute lui-même de son avenir politique ainsi que sa capacité de mobilisation à l’heure actuelle ? Pour couper court à sa chute, il se proclame comme un artisan de paix et un pilier social pour le peuple malien en facilitant les pourparlers entre les enfants d’une même et seule nation, est ce l’imam est-il entrain de préparer sa candidature pour les élections futures ? Si à quelques mois, de la transition l’imam Dicko se retourne contre les mêmes autorités dont il a pleinement participé à leur mise en place selon certains , alors qu’est-ce qui n’a pas marché entre Dicko et les autorités ? Il risque de perdre tout le restant de sa crédibilité aux yeux de ceux qui tiennent toujours à lui. Dans ce pays, les gens ont tendance à confondre la religion à la politique. Il ressort que sur le plan politique, il n’est pas ténor car ne dispose pas d’un parti politique aguerri. Le temps étant le témoin de la vérité alors attendons ! Kemoko Diabaté Le Coup, le 11 février 2021
