Le cours à distance est-il une décision sagement réfléchie ?

Le cours à distance est-il une décision sagement réfléchie ?

Le cours à distance est-il une décision sagement réfléchie ?
La pandémie Covid19 a emboité le pas à la crise scolaire qui secoue l’école malienne depuis le début d’année. C’est pourquoi le Gouvernement a entamé une série de mesures afin de dispenser les cours aux élèves à travers les radios, télévisions et d’autres moyens de communication. Cette démarche a été entamée par d’autres pays avoisinants bien avant le notre et a été salué. Si cette voix est apprêtée par des nombreux pays concomitamment, son application serait caduque dans de nombreux pays et le Mali ne fait pas exception. Le Gouvernement a-t-il murement réfléchi avant de se lancer sur cette lignée bien qu’il n’ait d’autres choix que d’agir comme les autres ? Tout porte à croire qu’au Mali les moyens de communications se font rares malgré qu’elles soient dénombrables. La population dans son ensemble n’a pas accès à toutes les voies proposées par nos autorités. Dans les grandes villes, nombreuses sont des familles qui ont accès à la radio, à la télévision, des téléphones avec système Android compatibles à l’internet mais pas toutes. Ceux qui n’en ont pas, comment feront-ils pour que leurs enfants soient au rendez-vous de cette énième chance ? il le faudrait en tout cas, car lors des examens, ils seront évalués sur le même pieds d’égalité, les surveillants ne sauront pas ces jours-ci si tels ou tels élèves ont suivi cette formation d’enseignements programmés ou non . Les habitants des grandes villes peuvent espérer une éventuelle solidarité dans de pareilles situations, car les enfants d’une famille où il n’ya pas ces moyens de communication citées peuvent s’en aller dans une autre ou dans l’un des foyers de la même famille s’ils sont en location. Mais tel n’est pas le cas dans des coins excentrés des grandes villes qui ont autant de difficultés. Tout compte fait, le Gouvernement mettra en œuvre ses décisions prises pour faire face aux épreuves du moment car l’année blanche n’est pas une option et n’arrange personne. Notons que certains villages n’ont accès ni à la télévision ni à la radio à plus forte raison les téléphones Androids qui sont compatibles à la connexion internet, à ceux-ci s’ajoutent les occupations journalières de ces milieux, des parents d’élèves avec une compréhension difficile, car ils ne voient que la main d’œuvres des enfants en ces moments libres qu’ils considèrent de repos. L’année précédente a quasiment connu le même sort, car les élèves ont continué avec les cours jusqu’en hivernage ce qui a fait l’objet d’abandon et des réquisitions de la part des parents pour les travaux ruraux qui sont en majeur partie champêtres. Alors, ces coins excentrés-ci qui sont totalement déconnectés des réalités de ce moment précis, sont hors d’actualité du pays, n’ont pas accès aux simples réseaux de communication pour les appels téléphoniques voire les téléphones Android, feront comment ? l’Etat devrait avoir des réponses valables à ces questions avant de lancer la série de formation parce que, tout simplement leurs homologues ont fait de même, il devait plutôt se préoccuper du comment de l’exécution brusque de la décision même si la décision fera très sûrement plaisir aux parents d’élèves qui s’inquiètent dores-et-déjà de l’instruction de leurs enfants pour que leur future ne s’obscurcisse. Dans un pays où dispenser les cours en classe est un problème, les dispenser à distance serait presque le cauchemar pour ceux qui s’attendent à un résultat escompté. Le souci de toute une nation au goût du jour est l’instruction des futurs cadres du pays, mais seulement qu’elle soit dans une parfaite impartialité, tel est le souhait de tout un peuple.
Ensemble, respectons les mesures barrières pour faire frein à cette pandémie mondiale !
Kemoko Diabaté

Journal Le Coup